"La Belle et la Bête" en DVD/ Blu-ray, magique ou tragique ?

Publié le mardi 15 juillet 2014 par PF

Quand le projet du retour de Christophe Gans avec une revisite de "La Belle et la Bête" a été confirmé, on a débouché le champagne.

Pourquoi et bien pour deux raisons, la première c'est qu'on aime ce réalisateur atypique et ambitieux, qui à chacun de ses films a su prendre des risques, la plupart du temps avec réussite (Crying Freeman, Le Pacte des loups) des fois moins (Silent Hill). La deuxième est qu'on se réjouit quand le cinéma français est ambitieux et revient vers le cinéma de genre, cinéma oublié depuis plus d'une décennie, période où nous avons eu (et c'est encore le cas) l'impression d'être coincé entre les comédies (drôles ou pas) et le cinéma d'auteur. Cinéma qui à se regarder le nombril a été dépassé en qualité et inventivité par nombre de pays.

En visionnant "La Belle et la Bête" il faut tout de suite oublier les précédentes adaptations, surtout celles de Cocteau et de Walt Disney. Le but de Gans n'est pas de rivaliser avec ces chefs-d’œuvre, mais de livrer sa vision du conte. Alors réussite ou pas ?

Oui parce que le film est globalement une réussite, recollant à l'histoire originale, il est sans temps mort et l'action y est plus que présente. Oui parce que Christophe Gans est un réalisateur de premier plan qui sait tenir et placer une caméra, et cela se voit pendant tout le film. Enfin oui parce que l'univers visuel du film est incroyablement beau et créatif. S'inspirant notamment de Miyasaki, les décors nous enchantent. Quant aux costumes ils sont tout simplement magnifiques. Cet univers visuel est la principale force du film, et cela en fait un spectacle grandiose pour toute la famille.

Mais tout n'est pas réussi. Le réalisateur échoue sur deux points. Le premier et le plus important est sur l’histoire d'amour entre la Belle et la Bête. On ne sent pas la progression des sentiments et l'alchimie entre Vincent Cassel et Léa Seydoux ne prend pas.

Cela nous mène d'ailleurs au deuxième défaut du film, l'interprétation. Si Léa Seydoux est plutôt crédible en Belle, Cassel ne l'est pas en Bête. Le parti pris de lui mettre un masque en digital n'aide pas il est vrai. Quand à André Dussollier, on l'a rarement vu aussi mauvais (surtout que sort en même temps "Diplomatie" où il excelle).

Malgré ses défauts, "La Belle et la Bête" est un film à voir et à revoir, ne serait ce que pour glorifier ce cinéma de genre si rare en France, et pour se retrouver en famille devant un film finalement fait pour elle.

Nous avons testé le film en Blu-ray. L'image est de magnifique qualité, n’exagérant pas les couleurs ce qui aurait pu être le piège. On note quelques plans flous sur les trucages numériques, mais ce problème sera de plus en plus fréquent (on a noté le même défaut sur "300 Naissance d'un Empire"). Le son quand à lui est parfait, dialogues clairs et musique bien enveloppante.